Dans l’UE, les
robots auront le statut juridique de «personnes électroniques»
A long terme,
cette définition juridique leur conférera des droits et des obligations
Les députés européens ont proposé récemment une résolution qui définit un cadre légal pour
la robotique, un domaine en rapide évolution. Les différents types concernés
sont les véhicules autonomes, les drones, les robots industriels, et ceux
développés pour les soins et le divertissement.
Pour Mady Delvaux-Stehres, eurodéputée socialiste
luxembourgeoise qui a présenté le projet, les lois existantes
sont insuffisantes pour répondre à la problématique engendrée par les robots.
Elle suggère que l’UE établisse des principes éthiques fondamentaux. Et qu’à
long terme, ils puissent acquérir le statut de «personnes électroniques», une
définition juridique qui leur conférera des droits et des obligations.
Ce ne sont plus de simples outils
Fonctionnant de manière de plus
en plus autonome, dans tous les secteurs de l’économie, certains automates sont
capables de prendre des décisions et de les exécuter sans intervention humaine,
ils ne peuvent plus être considérés comme de simples outils. Il faut donc
instaurer de nouvelles règles qui définissent la manière dont une machine peut
être tenue – partiellement ou entièrement – responsable de ses actes,
ou omissions. Dans le cas d’un accident impliquant une voiture autonome,
qui est responsable, par exemple? Le propriétaire du véhicule, le fabricant
automobile ou le logiciel de navigation?
Pour un code d’éthique
La résolution tente de définir légalement ce que sont les
«robots autonomes intelligents». D’autre part, elle recommande aux chercheurs
et fabricants, de définir un code d’éthique, qui reflète la Charte des droits fondamentaux de l’UE – c’est-à-dire le droit à la
protection de la vie privée et le respect de la dignité humaine. Le rapport
recommande encore d’instaurer un régime d’assurance obligatoire
et d’attribuer aux robots, à long terme, le statut de «personnes
électroniques». Cela ne signifie pas pour autant qu’ils pourront évoquer les
droits de l’homme. Il s’agit plutôt de mettre en place un cadre légal en cas de
conflit, lorsqu’une compensation est exigée, selon le même principe
actuellement en place pour les entreprises.
La résolution de Mady
Delvaux-Stehres a été adoptée par la Commission des affaires juridiques au Parlement européen et sera soumise au plénum pour
un vote en février.
Le Temps, Emily
Turrettini, 27 janvier 2017
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