Morgane (2016) n’a pas récolté que des bonnes critiques. Et
je peux comprendre que l’on rejette ce film pour sa violence gratuite.
Gratuite, sa violence, elle l’est assurément. Est-ce vraiment nécessaire de
prêter un penchant guerrier à un fruit de laboratoire ? Morgane (du nom de
la fée plutôt maléfique dans la légende arthurienne) est une « chose »
d’apparence jeune et féminine, qui cède à des rages criminelles. Ce produit de
l’esprit transhumaniste résulte d’une manipulation génétique, une jolie forme
humaine, dotée d’une conscience ajoutée. Elle est supérieure à l’espèce qui l’a
générée. D’ailleurs, elle le lui fait bien comprendre, grâce à son instinct
militaire hypertrophié.
Ainsi, plusieurs questions surgissent dans l’entourage qui
la teste : peut-on contrôler cette créature supérieure ? Éliminer
cette prétendue chose, est-ce commettre un meurtre ? N’est-elle pas quand
même aussi humaine ? Qui aurait le pouvoir de l’éliminer ?
On le voit, une fois de plus, l’enjeu ici est de fixer la
limite entre l’humain et le non-humain, ce qui devient de plus en plus
difficile à faire…
Hormis cette problématique, le film présente des séquences
touchantes, quand Morgane aspire au paradis. Elle aime sa fuite dans les bois,
près d’un lac. Curieux qu’un être artificiel s’attache avec une telle force à
la Nature sauvage.
L’image est belle, soignée, souvent froide, mais souvent d’une
patte originale.
Ah, j’oubliais : le film est de Luke Scott, le fils de
Ridley, le père d’Alien…
http://www.allocine.fr/video/player_gen_cmedia=19564671&cfilm=236397.html.
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