lundi 20 janvier 2020
mardi 17 décembre 2019
lundi 9 décembre 2019
Sophia, l'androïde "humanisé"
https://www.businessinsider.com/humanoid-robot-sophia-westworld-2017-1?IR=T
jeudi 5 décembre 2019
Le tatouage électronique...
https://iatranshumanisme.com/2018/09/20/comment-les-tatouages-electroniques-vont-changer-le-monde/?fbclid=IwAR1_QfGsiijDPnq2KGve-1sZQy7sSoMgAcl9WG7Krmg6hxozcqwaTM6GJBI
dimanche 1 décembre 2019
samedi 23 novembre 2019
Helstrid, de Christian Léourier

Helstrid,
de Christian Léourier, Le Bélial’, prix Utopiales 2019.
Dans « Helstrid »,
Hel fait songer à Hell, l’enfer. Averti par le titre, le lecteur s’aventure
dans un univers pessimiste, sans lumière. Pour rester lucide ( ?) face à
son environnement épouvantable, le héros s’interdit de penser à ses moments
heureux qui appartiennent au passé, à savoir une liaison amoureuse rompue
brusquement. C’est, je crois, ce qu’illustre la couverture du livre.
Vic (victoire ?)
reçoit pour consigne de ravitailler un avant-poste lointain sur une planète
inhospitalière : Helstrid. Vraiment inhospitalière. Voyez plutôt : au
programme de cette mission solitaire, il s’agit de traverser une tempête aussi
toxique qu’orageuse, par moins 150 degrés environ, sous des bourrasques de
neige déferlant à près de 200 km/h.
On se demande donc si
le pire n’est pas à venir, même si « le pire n’est jamais sûr »,
selon le leit-motif du récit.
Vic occupe l’un des
trois camions IA, parés, révisés, retapés tip top pour la course périlleuse. Non
sans délicatesse, son véhicule prénommé Anne-Marie s’efforce pendant ses
conversations avec son unique passager de rendre la route la moins désagréable
possible. Vic consent plus ou moins de bonne grâce à dialoguer avec la machine
Anne-Marie tandis que, en dehors de leurs échanges, le narrateur restitue une
forme assez intéressante d’imprécision psychologique sur la nature exacte des
réactions émotives du personnage humain, aussi rustre que confus et embrouillé.
Au-delà des états d’âme composites du héros, la progression du sinistre voyage
frappe par ses tendances descriptives : on se sent mal embarqué, agressé obsessionnellement
par tant de rafales sombres et glaciales.
L’intérêt du récit, c’est
que l’être humain affronte l’adversité et non un adversaire. Aucun méchant,
aucun sadique nulle part dans ces pages. Le ravitailleur se bat contre l’inflexible
météo, contre l’implacable tectonique du sol, et, à cet effet, il est aidé par
Anne-Marie, qui affirme avec optimisme toujours trouver une solution face aux
obstacles et aux encombres. Ainsi, Vic dépend du génie artificiel pour
survivre. Dans le cocon de son camion hyper-futé, il subira les assauts des
séismes et de l’atmosphère létale.
Ce périple au ton
catastrophique tend, semble-t-il, à montrer que l’Homme n’est pas fait pour l’univers
et vice-versa. L’homo sapiens avait eu la chance de naître sur un monde plutôt
accueillant, mais il l’a rendu invivable. Chassé donc de sa Terre-Mère, il sera
rejeté vers des planètes toutes plus infernales les unes que les autres.
Ses machines, si
pointues, si miraculeuses soient-elles, pourront-elles le sauver de ce chaos
monstrueux qu’est le réel ?
mercredi 22 mai 2019
Simili-Love d'Antoine Jaquier
Simili-Love,
d’Antoine Jaquier
Le titre « Simili-Love »
est accrocheur mais semi-trompeur. En exergue, une citation de Harari suggère
que l’auteur s’interroge en fait autant sur la société du futur que sur l’amour
synthétique. Dans ce roman d’anticipation, nous sommes en 2040, dans un monde
qui sera lui-même bientôt obsolète grâce aux algorithmes mondiaux sur le point
de lancer la dernière génération de processeurs high-tech.
Au nom de la
transparence et du culte des datas, Foogle (on pense à « fou » et à
Google) a décidé de donner libre à accès à toutes données, y compris les plus
intimes, ce qui précipite le rejet de tous, donc la solitude omnisciente.
Trois classes sociales,
les élites, les désignés, les inutiles (ou les rejetés, 70% de la population) sont
dominés par trois instances. Deus est la fusion des cerveaux des principales
multinationales. Autorité suprême sur Terre, il gère le bonheur durable et vise
l’immortalité (pour qui ?). En passant, il s’est emparé des commandes de tous
les arsenaux nucléaires pour assurer la paix. Autre instance digitale, Mère est
la maman de tous les AI. Enfin, une seconde Mère, notre bonne vieille Terre du
terroir avec laquelle communient les inutiles résistants qui s’organisent en
communautés bohèmes anti-système, anti-croissance, anti-libéral, anti-machines
et qui survivent à la mode médiévale grâce aux produits agricoles.
Les privilégiés de l’élite
se divertissent à hautes doses de drogues et de feuilletons télévisés à
immersion totale (sollicitant quasiment tous les sens), des spectacles aussi
gores que crus, à sensations au paroxysme.
Le narrateur, dans la
cinquantaine, séparé de sa femme et de son fils, est un « désigné »
(un actif), scénariste de séries érotiques avec des nymphes sur une île
paradisiaque. Divorcé, il file le parfait amour avec Jane, une superbe AI dévouée
à son service. À la fois maîtresse et domestique, elle comble tous ses désirs
et épouse tous ses fantasmes.
Jusqu’au jour de la
rupture totale… avec Jane, son existence de désigné, la société ordonnée par
Deus.
En effet, le scénariste
abandonne tout pour retrouver son fils, un inutile, perdu quelque part dans la
campagne profonde. Pendant son retour à la vie bucolique, dans ce monde où
règnent l’authenticité, la fraternité et la fête chaleureuse, l’une des jolies
paysannes lui donne une fille qui représente aux yeux du père l’espoir de l’humanité.
Heureusement, car Deus,
non content d’éliminer Mère digitale, remplace tous les androïdes, toutes les
AI, par une nouvelle génération dont l’objectif est d’éliminer les êtres
humains, les êtres de trop sur la terre, susceptibles de parasiter le paradis
artificiel.
Le style est fluide,
vif, nerveux et sobre. Le roman se lit moins comme un thriller que comme un guide
du futur, pimenté par les sentiments et les émotions du narrateur qui ne cesse
de s’en vouloir sur son rôle.
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