Ce que le Brexit m’inspire :
On ne peut faire de la politique avec de la colère. Agir contre n’est que de la courte vue. De plus, on ne peut faire de la politique avec de la peur. Agir sous alarme n’est que de l’impulsion qui sape toute vision d’ensemble. Enfin, on ne peut faire de la politique avec de la fierté nationale : « La forme de fierté la plus pauvre est la fierté nationale. Car elle trahit chez celui qui en est atteint l’absence de qualités individuelles, dont il puisse être fier, car, sans cela, il n’aurait pas recours à celle qu’il partage avec tant de millions d’individus. Celui qui possède des avantages personnels significatifs saura reconnaître les défauts de sa propre nation, puisqu’il les a en permanence devant ses yeux, de manière très claire. Mais tout pauvre diable, qui n’a rien dans ce monde dont il puisse être fier, saisira comme dernier moyen d’être fier la nation à laquelle il lui arrive d’appartenir. » (Arthur Schopenhauer, Parerga et Paralipomena (1851)).
Mais alors faire de politique sans émotions ? Impossible. Comment dans ce cas mobiliser les foules ? Non, on ne peut agir politiquement sans émotion, encore faudrait-il que celle-ci accompagne une vraie vision politique, réfléchie en dehors du jeu stratégique politicien et qui inclue une perspective future à long terme. Un vaste chantier nous attend tous.
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