Que reproduire avec l’imprimante 3D ?
Les objets qu’on aime, à quoi bon les reproduire ? Pour
pouvoir en donner un exemplaire à des proches ? Mais ces objets, ces
choses de la vie, ont une histoire secrète impossible à dupliquer.
La beauté autour de soi ? Un panorama, un arbre, une
forêt, une plante, un talus de fleurs, une rivière, un chalet, un manoir, une
ville ? Quelle seront les limites de ces imprimantes quant à la taille des
éléments à copier ?
Reste soi-même. Ou des bouts de soi. Par exemple :
Des chercheurs américains réussissent à imprimer des tissus vivants en
3D
·
Oreille
imprimée à l’aide de l’outil de bio-impression du centre médical Wake Forest
Baptist. - Centre médical Wake Forest Baptist
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Pour la première fois, des scientifiques ont
imprimé des tissus et des organes vivants (oreilles, muscles et os) grâce à un
système sophistiqué d’imprimante 3D.
L’impression 3D ne
se limite plus au plastique et au métal. Demain, ce seront peut-être des
organes entiers qui seront imprimés. Aux États-Unis, après une dizaine d’années
de travail, une équipe de scientifiques du centre médical Wake Forest Baptist a
mis au point un outil de bio-impression 3D permettant de recréer des os, du
cartilage et du tissu musculaire.
Il s’agit d’une
avancée décisive dans le domaine de la biotechnologie, précise l’étude publiée dans la revue Nature ce lundi. Jusqu’ici, les
structures produites par les imprimantes n’étaient pas suffisamment
résistantes, trop instables ou trop petites pour être implantées sur des
humains. Ou alors les cellules de l’implant finissaient par se dégrader une
fois intégrées dans l’organisme.
Comment fonctionne cette nouvelle
imprimante ?
Le « Système
intégré d’impression de tissus et d’organes » (Integrated Tissue-Organ Printing
System) développé par l’équipe américaine remédie à ces problèmes : la
production imprimée est constituée à la fois d’une structure solide (une sorte
de moule extérieur), et de cellules vivantes englobées dans des gels à base
d’eau. Une fois l’organe implanté, la structure externe se décompose
progressivement afin que l’organe prenne sa place et se vascularise.
Pour améliorer
cette vascularisation, les chercheurs ont également incorporé des microcanaux
dans la structure (elle se trouve donc aérée comme une éponge) afin que les
nutriments et l’oxygène puissent plus facilement pénétrer jusqu’aux cellules,
et donc que le corps s’accapare la greffe. Lors de précédentes expériences, les
tissus imprimés ne pouvaient être plus épais que 200 micromètres, ou les
cellules n’y survivaient pas.
Une oreille humaine implantée sur une souris
Pour tester les
implants, les chercheurs les ont implantés sous la peau de souris et de rats.
Et les structures ont tenu leurs promesses : deux mois plus tard, les oreilles
implantées dans les souris avaient gardé leur forme et un tissu cartilagineux
s’était formé. Deux semaines plus tard, le tissu musculaire implanté sur un rat
s’était suffisamment développé pour rendre possible la création de nerfs.
Enfin, les os imprimés en utilisant des cellules souches humaines et implantés
chez le rat étaient vascularisés au bout de cinq mois.
« Cette nouvelle
imprimante de tissus et d’organes représente une réelle avancée dans notre
quête de tissus de remplacement pour les patients », se réjouit le Dr Anthony
Atala, à la tête des recherches. « L’outil peut fabriquer des tissus humains de
toutes les formes. Jumelée à d’autres développements, cette technologie pourra
être utilisée pour imprimer des structures de tissus et d’organes vivants dans
l’objectif d’une implantation chirurgicale. »
Il faudra encore
des d’autres études et des tests cliniques afin de pouvoir apprécier les
résultats à long terme de ces implants imprimés, et, éventuellement, pouvoir
les greffer sur l’homme. Mais ces avancées montrent le potentiel de
l’impression 3D, que les chercheurs français aussi se sont accaparés : en
2014, une jeune société de la région de Bordeaux faisait déjà parler d’elle en
présentant la première peau
humaine imprimée en 3D .
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