samedi 20 février 2016

Connaissez-vous la Philobotique?

Prendre le contrôle sur la machine plutôt que de se laisser contrôler par elle.

Contraction de «philosophie» et «robotique», la Philobotique recouvre une démarche qui veut permettre à l’utilisateur de prendre le contrôle sur la machine plutôt que de se laisser contrôler par elle. Un thème dont la théorie a été développée par le cybernéticien sud-africain résidant aux Etats-Unis Seymour Papert.


L'atelier philobotique crée la bonne humeur et éveille des vocations.

L’atelier Philobotique du Gibloux a démarré en 2005 sous la forme d’un atelier de programmation en XLOGO. Et, depuis 2009, les élèves accèdent à un atelier de programmation du robot éducatif LEGO MINDSTORMS. Des kits qui valent dans les 400 francs. «La demande pour l’atelier est énorme, car les élèves en font une grande publicité auprès de leurs camarades. Malheureusement, le nombre de place est restreint. Seuls sont admis ceux qui ont déjà suivi le cours d’introduction à la programmation, où l’on apprend à contrôler une petite tortue sur un écran d’ordinateur», relève Manuela Barraud.


Une déclinaison pour les enfants à haut potentiel

Depuis quatre ans, une déclinaison du programme s’adresse aux enfants à haut potentiel intellectuel (HPI). Ceux-ci peuvent laisser libre cours à leur curiosité dans le large champ attribué à l’expérimentation. L’atelier est associé à de belles histoires, comme celle de cet élève en échec scolaire qui s’est révélé excellent programmateur et a repris confiance en lui, rapporte la pédagogue. «Par la suite, c’est lui qui a présenté en leçon de math la notion de variable qu’il avait apprise avec son robot.»

Pour Manuela Barraud, l'informatique à l'école ne se résume pas au traitement de texte et aux tables de calculs.


En pionniers, Manuela Barraud et Olivier Jorand ont élaboré un matériel pédagogique à la disposition de la communauté et déjà formé trois volées d’enseignants. Deux maîtres vaudois participaient à la dernière session, signe que la renommée du programme s’étend. Six établissements de cycles d’orientation, dont deux hors du canton de Fribourg, proposent déjà des ateliers Philobotiques.

L'atelier Philobotique du Gibloux constitue une piste captivante pour intéresser les jeunes à la programmation.
La Fondation Hasler qui œuvre en faveur des technologies de l’information et de la communication (TIC) a soutenu le projet en 2015 en offrant du matériel aux enseignants qui ont suivi la formation et mis sur pied des ateliers similaires. Les deux professeurs sont invités à donner des conférences dans toute la Suisse, de Bâle à Sion.

A l’heure où l’industrie suisse – télécoms en tête – manque cruellement d’informaticiens, l’atelier Philobotique du Gibloux constitue une piste captivante dans l’idée d’intéresser les jeunes à la programmation. Manuela Barraud, diplômée en math/physique, biologie et informatique, plaide pour sa passion: «L’informatique ne se résume pas au traitement de texte Word et aux fichiers Excel. C’est une discipline scientifique à part entière, qui permet de résoudre des problèmes comme de développer des stratégies d’apprentissage.»

De Claire Martin (texte), Markus Lamprecht (photos), 9 février 2016

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