On peut distinguer plusieurs futurs. En fait, je parle ici
de futurs par raccourci. Il faudrait plutôt parler de visions du futur.
Mentionnons d’emblée que toute vision futuriste sera soit teintée
d’optimisme, soit de pessimisme. On peut parler de futur euphorisant et de futur
anxiogène. Ainsi, respectivement, les fictions utopiques (l’abbaye de
Thélème dans Gargantua) et les
fictions post-apocalyptiques (Waterworld).
Certaines visions sont périmées, obsolètes. Elles ont jadis
anticipé l’avenir. C’est le futur d’autrefois.
Ainsi 2001, l’Odyssée de l’espace ou 1984.
Certaines perspectives impliquent des engins ou des actions
irréalisables. C’est le futur impossible.
Par exemple, La Machine à explorer le
temps de Wells ou Voyage au centre de
la terre de Verne.
À l’opposé, on peut imaginer le développement d’inventions
qui existent actuellement à l’état de prototypes ou qui sont en l’état encore
trop onéreuses pour le commun des mortels. C’est le futur déjà là. En guise d’illustration de cette catégorie : populariser
la voiture autoguidée ou le voyage dans l’espace autour de la Terre.
Restent trois types d’anticipations : celles qui
portent sur le futur proche, celles qui prospectent le futur lointain et celles
qui spéculent sur le futur extrême.
Plus le futur est proche, plus l’imagination du visionnaire
est contrainte par la réalité contemporaine (pour autant que celui-ci n’opte
pas pour le fantastique, le délire ou le farfelu).
On peut se prêter à supposer ce que serait le monde dans les
cinq - dix prochaines années. C’est le futur proche. Il n’est pas aventureux d’imaginer
l’arrivée massive de robots de compagnie, ni la montée des océans qui
inonderait certains ports.
L’exercice se complique quand il porte sur les cinquante ou
les cent prochaines années. Qui (à part certains génies) en 1950 pouvait
prévoir pour l’an 2000 Internet et ses applications ? Comment évoluera le
climat ? Le commerce ? L’enseignement ?
Enfin, quand il s’agit d’imaginer notre monde dans cent
mille ans et plus, la vision ne peut que céder à la fantaisie la plus totale,
comme dans Le Voyageur imprudent de
Barjavel. Presque tout devient possible, le retour à la vie campagnarde, comme
une fédération galactique du genre Star
Trek.
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