La Foi et l’Immortalité.
Il semble que, dès lors que l’on croie en une vie après la
mort, cette espérance soit incompatible avec le désir de se donner les moyens
de devenir immortel, pourtant l’une des aspirations majeures de l’espèce
humaine, comme l’atteste l’Épopée de Gilgamesh (tablettes 9-12), vieille de
près de quatre mille ans.
Les croyants transforment leur quête de l’immortalité
en espérance, laquelle n’est qu’un pari qui tait son nom (sauf chez le
philosophe Pascal). Le problème, c’est que cette espérance réduit les hommes et
les femmes à demeurer passifs en acceptant la dégénérescence, à baisser les
bras face au vieillissement, donc à renoncer à toute entreprise concrète qui
permettrait de réaliser ce rêve de mortel.
Du reste, la Bible condamne
indirectement le désir de vivre à jamais. Il existe un second arbre dans le
paradis, l’Arbre de vie. Et à celui-là, Dieu interdit qu’on y touche (Genèse,
3, 22). Après qu’Adam a croqué la pomme de la connaissance, son Créateur déclare :
« Voici, l'homme est devenu comme
l'un de nous (= un Dieu), pour la connaissance du bien et du mal. Empêchons-le
maintenant d'avancer sa main, de prendre de l'arbre de vie, d'en manger, et de
vivre éternellement. »
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