Quand on
parle du style d’un roman SF, de quoi s’agit-il, au juste ?
À l’échelle du récit global
Qu’est-ce qui est
privilégié : le sujet narrateur, des objets du récit, des liens psychologiques, l’effet sur
le lecteur (intrigue, dégoût, effroi, suspense, sourire) ?
Certains signaux sont-ils répétés,
soutenus ou en (de)crescendo : le ton du récit, les champs lexicaux, les contrastes,
les éclairages entretenus (mises en valeur, disqualifications), le cadrage (premier
plan, arrière-plan, non-dits…), les composantes lourdes de sens du décor ?
Quel(s) effet(s) sur le
lecteur ces signaux opèrent-ils (confort, étrangeté, malaise, tension, comique…) ?
Quel est le dosage des rythmes
du récit (scènes d’actions concentrées, descriptions, dialogues, ruptures de
temps, sauts du récit) ? Ce rythme est-il régulier, continu, ou discontinu ?
Quelle est la fréquence des figures
de style ? Font-elles sens ?
À l’échelle du paragraphe
Observe-t-on des phrases plutôt actives ou
passives, interrogatives, exclamatives ou emphatiques, plutôt juxtaposées ou
plutôt liées ?
Comment se présente l’ordre des mots (ordre standard,
habituel ou recours à la mise en évidence, à la rupture de syntaxe, à l’omission).
Les répétitions sont-elles privilégiées ou abolies ?
Qu’est-ce qui domine, la phrase courte ou la phrase
longue (avec multiplication des prépositions et/ou des conjonctions) ?
Quelle est la cadence interne des phrases ?
L’ampleur des séquences de mots grossit-elle ou diminue-t-elle ? La fin
des phrases est-elle plutôt marquée comme une chute ?
Remarque-t-on une (sur)abondance de mots de la même nature
(verbes, participes présents, substantifs, adjectifs, adverbes…) ? Par
exemple, la fréquence de substantifs favorise un effet d’abstraction, la
fréquence d’adjectifs contribue à un effet affectif, la fréquence de verbes peut
produire un effet d’action ou de passivité.
À l’échelle de la phrase
Quel type de vocabulaire domine-t-il ? Le vocabulaire
à dénotation (qui réfère avec précision) ou à connotation (à forte suggestion) ?
Puisé dans quel registre ? Classique, argotique ? Quelle est l’importance
des néologismes (mots inventés par l’auteur) ?
La phrase est-elle marquée par une figure de style (métaphore, métonymie, etc.),
par un symbole ou par une valeur ?
Comment sont introduits les thèmes, les mots-clés (par
un article défini, indéfini, par un adjectif possessif, voire par absence de
détermination) ?
Observe-t-on des suffixes (blondasse) comme sources péjorative, comique, familière… ou des préfixes
(cohabitent) ?
Des mots proches ou voisins jouent-ils sur les sons
(folles à la messe… molles à la
fesse), répètent-ils des voyelles, des consonnes ?
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